* Silence. Traits lumineux de l'arc-en-ciel à travers le vitrail. Mon visage même baigné de lumière ne cesse de respirer les ténèbres. La bibliothèque de la résidence regorge de livres interdits dans les bibliothèques municipales. Tant mieux, je vais peut-être y trouver de nouveaux livres intéressants. Tiens ? Il y a un grimoire. Sa couverture est épaisse et recouverte de poussière. Un peu comme moi. Ma peau ne cesse de vouloir créer cette carapace et ma surface poussiéreuse de poupée bien faite cache qui je suis. Mais qui suis-je véritablement ? Personne ne le sait. *

"A part peut-être toi Sohàj n'est-ce pas ?"

Le regard acidulé de la jeune femme se posa sur une petite créature à peine discernable dans l'obscurité. Un animal au pelage soyeux et blanc, sable, avec de longues et hautes oreilles, comme celles d'une chauve souris. Mais ce n'était pas une chauve-souris. Sohàj était le fennec d'Elisha, mais aussi son seul ami. La seule forme de vie en laquelle elle avait placé sa précieuse confiance et avec qui elle se pouvait d'être elle-même, sans pudeur. La bête blanche se recroquevilla alors dans le creux des cuisses de la nouvelle arrivante de Le Rim. Délicatement elle passa sa main dans la fourrure, avant de déposer un baiser tendre sur sa tête. L'égyptienne avait bien essayé de se séparer de son fennec pour le pensionnat, mais il avait trouvé le moyen de venir jusqu'à elle tout seul. Alors elle n'avait pas d'autre choix que de le cacher.
Ouvrant le livre aux feuilles pareilles à des parchemins anciens, ses doigts délicats glissèrent au gré des lignes écrites en un langage inconnu de la plupart des gens ou bien oublié. Du runique. Plus précisément un dérivé du Théban l'alphabet utilisé par la majorité des sorciers. A voix basse, Elisha lisait un langage ancestral, semblant intéressée par les propos que le grimoire tenait. Puis jugeant s'être documentée sur ce qu'elle désirait, elle le remis à sa place avec soin. Quelques temps plus tard, elle était assise dans les ténèbres, regardant fixement. La femme aux cheveux rougeâtres se sentait seule. Quand soudain, Sohàj partit à travers les étagère de la pièce. Elisha terriblement inquiète se mit à sa recherche, passant dans les rangées obscures en l'appelant. Mais il n'y avait pas de traces de son ami. Cherchant encore, les larmes aux yeux de peur qui lui soit arrivé quelque chose, il lui semblant reconnaître le bruit de ses petites pattes contre le sol. Elle s'approcha...

Akira venait d'arriver à Astrea Hill. Azuma avait fait livrer ses bagages avant qu'elle n'arrive. Elle n'avait sur elle alors que son violon, un stradivarius hérité de son père. À peine était-elle arrivée que plusieurs jeunes filles l'a regardaient déjà de manière intéressée. Akira faisant alors son numéro de charme habituel venait aussitôt de toutes les faire fondre.

*hum... alala c'est toujours pareil, au moins je ne risque pas de m’ennuyer, je pourrais m'occuper. Tous ces petits chatons ont l'air en manque d'Amour, je me ferais un plaisir de les combler *

Akira avait alors amené une grande agitation, toutes ces filles désiraient devenir son centre d'attention.

* ah désolé mes demoiselles mais je en suis pas un cœur à prendre *

L'agitation devint trop lassante, Akira décida donc de s’éclipser. Cherchant un endroit calme tout en se cachant de ses nouvelles groupies, elle arriva devant un bâtiment.

* nyeh ? C'est quoi ce truc ? *

Entendant alors des voix se rapprocher, la Yankee entra. C'était un bibliothèque. Nombre d'ouvrages étaient entreposés ici, des montagnes de livres s'offraient devant elle. Il n'y avait pas un bruit. C'était un endroit calme et sombre, donc des plus agréable pour Akira. Cependant la porte s'ouvrit. Elle ne s'attarda pas pour regarder qui était entré, s'avançant plus vers le fond elle découvrit un endroit un peu isolé. Il n'y avait personne, cet endroit était des plus dissimulé, c'était parfait. Akira s'y installa alors, sortant son stradivarius, elle commença à jouer. Un morceau qu'elle connaissait très bien « nocturne » de Frédéric Chopin. Un morceau sombre et triste, et pourtant si apaisant et envoutant. Elle retrouvait son calme, sa sérénité, elle se retrouvait elle même. Son véritable moi s'exprimait lorsqu'elle jouait, toutes ses émotions qu'à l'ordinaire elle dissimulait, toutes ses émotions s'extériorisaient. Sa tristesse était grande et à travers ce morceau elle pouvait la faire sortir, la disparition de Kei son meilleur ami l'avait grandement affecté, mais elle ne pouvait l'exprimer normalement. Alors elle jouait, ce morceau passionné. La musique l'a plongeait dans un état de transe, elle ne s'inclinait que devant la musique. Un art si noble, si pur, son seul Amour. Akira jouait quand soudain elle sentit quelque chose lui grimper dessus et se poser sur sa tête. Levant alors les yeux elle vit deux petites pattes blanches.

« Nani ? eh bien mon ami que fais-tu là ? Quoi c'est ça que tu aime ? Toi aussi tu aime le violon ? Je suppose que c'est ta cachette ici, je ne voulais pas te déranger. Puis-je de demander l’hospitalité ? Moi aussi je me cache, tu me permet de rester ? »

Voyant que l'animal prenait place sur sa tête Akira sourit, elle jugea qu'il lui permettait de rester. Elle se remit alors à jouer Chopin et autres morceaux divers. Tous exprimaient cependant la tristesse, la passion, la solitude, la mort...

« merci mon ami, vu que tu aime, je vais jouer pour toi pour te remercier »

Akira jouait tranquillement, cependant quelque chose attira son attention. En effet, elle venait d'entendre des claquements sur le sol, quelqu'un s'approchait. Continuant de jouer elle ne faisait mine de rien, restant très attentive aux sons qui l'entouraient. Sentant alors l'air, un parfum avait empli l’atmosphère.

*hum une fille... pas maintenant, je ne suis pas d'humeur et je n'aime vraiment pas être dérangée quand je joue. C'est pas vrai, pas moyen d'être tranquille ici bordel *

Le petit animal venait de descendre de sa tête et commençait à s'éloigner. Restant attentive au moindre bruit, Akira entendait les petits pas de la boule de poil. Soudain plus rien. Elle se retourna d'un coup.

*qu'est-ce que ? Qu'on me face chier je m'en tape mais qu'on s'en prenne aux animaux là sa passe plus *

Rangeant son violon elle se leva. Les chaines accrochées à sont baggy tapèrent le sol, pas très pratique pour être discrète. Mais étant donné qu'elle venait d'arriver elle n'avait pas encore d'uniforme et franchement l'uniforme n'était pas sa tasse de thé. Elle avait gardé son baggy orné de chaines, un t-shirt Mr.Rich et une veste noire style uniforme anglais. Akira prêta attention à tous ce qui l'entourait, son regard s’arrêta sur une étagère. Elle savait parfaitement que quelqu'un était derrière. Le flair d'Akira ne se trompait jamais. De plus, elle entendait distinctement chaque son qui l'entouraient, notamment la respiration de quelqu'un ainsi que les bruits émis par l'animal.

« Oy ! Qui es là ? Je sais pas qui tu es et quelles sont tes intentions mais si tu fais quoi que se soit à la boule de poil blanche, je te préviens que je serais sans appel. Fait ce que tu veux contre les humains on s'en tape, mais si tu t'en prend aux animaux t'auras affaire à moi. Maintenant fais moi le plaisir de sortir de derrière cette étagère je sais que tu te cache là, et je suis pas d'humeur à venir te chercher. Alors si tu veux sortir d'ici en un seul morceau tu ferais mieux de te grouiller. »

*bon je vais pas lui faire grand chose mais j'aimerai être seule vite, alors elle va se bouger. C'est vrai quoi généralement elles sont plus rapides quand je suis méchant vu que je fais flipper alors merde rien à péter*

Akira se tenait debout les bras croisés attendant que l'inconnue sorte de sa cachette.

Une jeune femme au cheveux rougeâtre venait alors de sortir de derrière l'étagère. Celle-ci venait de répliquer de manière assez violente à Akira. Quelque peu interloquée par le discours de celle-ci, Akira redevint sereine et son regard sombre s'adoucit, son sourire revint alors sur son visage, passant la main dans ses cheveux de manière un peu génée.

« Ah Gomene, je n'avais pas compris qu'il était ton ami. Je m'appelle Akira Kiryu 5ème année de St Miatre je veins d'arriver, enchantée. Pardonne mon attitude je suis un peu rustre. Je croyais avoir affaire à encore une de ces gamines ignare. Je supporte mal que l'on s'en prenne aux animaux et j'ai tendance à partir au quart de tour. »

* eh ba je m'y attendais pas à celle là *

« Il se trouve que je voulais être seule et que généralement les gens s'éloignent plus vite quand je fait sentir que je ne suis pas d'humeur. Va savoir pourquoi ils ont peur. Enfin bref. Je suis rassurée, sa veux dire que cette petite bête n'est pas seule, tant mieux. »

Ramassant alors son violon, Akira le mit sur son dos. Se retournant alors vers la jeune femme. Lui adressant un sourire.

« eh bien mademoiselle, il semble que vous étiez ici avant moi, alors je ne vais pas vous dérangez plus longtemps et me trouver un autre endroit isolé. Veuillez pardonner mon attitude rustre à votre égard, je n'ai pas vraiment l'habitude de m'adresser à des personnes convenables. »

Jetant un regard à l'animal.

« Quand à toi je te remercie de m'avoir permis de me cacher et te demande pardon pour avoir agressé ta maitresse, si tu le désire je jouerais à nouveau pour toi »

Le regard d'Akira au moment de parler à la petite boule blanche avait totalement changé, à cet instant il était vrai, rassurant, serein et amical. En effet, vis à vis des animaux Akira était totalement différente par rapport à son comportement à l'égard des humains.

Se murmurant à elle même : « Bon mission camouflage, ne pas se faire repérer par l'armée de groupies. Pitié faite que j'y échappe et que je trouve un endroit isolé et sombre. »

Se cachant derrière une étagère Akira inspectait les lieux avant de pouvoir s'y lancer.